Yport
News Aperçus d'Yport Lettres yportaises Bibliographies Guide
Patrimoine Généalogie Brocante Contacts

  Votre opinion sur le site
un rapide sondage pour mieux vous connaitre...
  Un mot, une remarque
Pour m'envoyer un courrier...
  Etre informé des nouveautés
Pour être informé des mises à jour du site, laissez votre adresse email en cliquant sur ce lien Mises à jour.
  Pour aller plus loin
Des livres, revues, disques sur Yport, La Normandie et l'histoire maritime à découvrir à la Librairie l'écho des vagues.
Retour
Suite

[3.3.2.5] Le retour de la pêche

Au retour de la pêche, les bateaux étaient montés sur le perreu, à l'aide d'un cabestan, à moins que le temps ne soit particulièrement serein :
pour les remonter [les caïques] / pour pas que la quille s'enfonce dans le galet / on mettait dessous des pans (416) (pièce de bois) // mais quand c'était tout calme / on les laissait sous marée (= ancrés) / c'est-à-dire qu'ils avaient mouillé un (une
) ancre au milieu du chenal d'Yport

On nous raconte une anecdote qui, en son temps, a fait rire tout Yport :
on faisait une manoeuvre / y avait un Parisien qu'avait le pied sur un cordage alors un gars lui dit / haouche (lève) ta gambe (jambe) / mais il bougeait pas / il avait pas compris

Le matériel de pêche était remisé dans d'anciennes caïques surmontées d'un toit de toile goudronnée et appelées caloges (417) :
on montait les caloges tout en haut du port d'Yport / dans l'herbe / qu'on appelle le Port vert / y en avait même qui dormaient dedans / qu'avaient eune bédiée (bédière (418) grabat)

Ce n'était pas un dû, mais au retour de la pêche, le matelot recevait généralement une petite part de poisson, la creuille (419).

[3.3.2.6] La vente du poisson

Quand les caïques rentraient de la pêche, le poisson était étalé sur le galet et vendu aux mareyeurs. Un marin se souvient d'une tradition qui existait avant la guerre. Elle récompensait l'équipage quand le patron de la caïque était satisafait de la pêche du jour :
le café du cmmun (420) (commun) / c'était une récompense si on avait bien pêché / c'était payé sur les frais communs / on comptait la paie / on faisait des lots / puis quand on finissait les comptes / y avait la bouteille de fil en six / et on allait au café prendre le café du cmmun (commun)

Les poissons étaient triés selon certaines règles et vidés sur la plage :
y avait une crieille (criée) su (sur) le gal (galet) / on mettait les has (milandres) par vingt / les roussettes par quarton (421) (quarteron) de vingt-six / les chiens de mer aussi / les raies c'était par quatre / les congres par six / le turbot / si y en avait / c'était à la pièce // et puis tous les pessons (poissons) étaient vidés sur le perreu (perrey plage de galets) par les ébreuilleux [prononcer avec le eu de deux] / et quand tout était fini / y avait un vieux qui venait ramasser tous (sic) les breuilles [prononcer avec le eu de deux] (viscères) et il les portait au fiant (fumier) / c'était le (père) Breuillot

Un témoin attire notre attention sur les nombreux chats errants qu'il y avait autrefois à Yport :
dans le temps / il paraît qu'ils quittaient(422) (laissaient) les breuilles (viscères) sur le perreu (perrey plage de galets) / que ça ratriait(423) (attirait) les cats (chats) // même de mon temps / y en avait des câts (chats) errants / qu'on calfûtait(424) (chassait)

Les femmes et filles de pêcheurs achetaient des roussettes qu'elles allaient vendre dans les fermes et à Fécamp où elles avaient une clientèle. Une fille de pêcheur yportais raconte ses débuts :
j'avais douze ans / j'ai dit je veux gagner des sous [...] je m'en vais avec ma tante à Fécamp / à pied / on arrive rue d'Etretat à Fécamp / elle me dit / ma petite fille / je peux pas t'emmener chez mes clients / il faut que tu te débrouilles toute seule / c'est qu'il fallait crier [le témoin chante] vlà des roussettes toutes fraîches / des roussettes [le témoin reprend] à Fécamp / on causait pas patois // pour revenir / on voulait pas prendre le car / alors / on partait à pied / puis on revenait à pied

Comme nous l'avons remarqué dans la séquence ci-dessus, à Fécamp, le témoin s'abstenait d'employer le parler local, en signe de respect pour les clients.


Retour
Suite
Des livres, revues, disques sur Yport, La Normandie et l'histoire maritime à découvrir à la Librairie l'écho des vagues.
ERROR - Either this page is not available or this option is not added to the list of authorized elements.


Site créé le 10 mars 2000 par Guillaume Lemaitre, tous droits réservés 2000-2007