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[3.3.2.4] La pêche aux filets et tambours

Selon la saison, les caïques pratiquaient la pêche au filet pour certains poissons et la pêche au tambour pour les crustacés. Les mailles des filets étaient adaptées aux tailles différentes des poissons :
des aplets (390) (filets) / c'est un terme général pour les filets / on dit tiens j'vas (je vais) aller mettre des aplets / c'est n'importe quoi / après on a deux sortes d'aplets / des bertelles (391) pour aller pêcher les roussettes / avec une maille simple toute droite / et puis après on a des tramas (tramails) avec trois mailles // la senne / c'est pour le hareng // pour pêcher de la raie ou du turbot / on appelle ça des fôles (folles) (392) / un filet droit avec des mailles de quatre-vingt // y a encore les mon'nets (393) (manets filet) (394) / on s'en sert plus / les vieux s'en servaient pour le maquereau

Un ancien marin nous donne encore des précisions sur les manets :
les mon'nets c'était un filet droit à mailles calculées pour pêcher le maquereau / plus grosses que pour le hareng / que l'on tendait pas raide comme les sennes / mais que l'on tendait (mou) / et puis quand c'était trop (mou) / il y avait celui devant qui criait <c'> est du fiant (fumier) / ça voulait dire / c'est trop serré

Un pêcheur nous explique une particularité de la pêche aux harengs :
pour la pêche aux harengs / on fait la jouie (395) (pêche de jour) au lever du jour // la nuit / le hareng / il remue pas alors là j'ai vu rester la nuit complète sans pêcher / mais quand le soleil se lève [interruption] mais pour d'autres poissons / on faisait la soirante (396) (pêche de nuit)

Le pêcheur a parfois la mauvaise surprise de retrouver ses filets abîmés ou de ne plus les retrouver du tout :
les araignées [de mer] / on appelle ça des tailleurs / parce qu'ils taillent les filets // et des fois on dit / je me suis fait dépleumer (397) (déplumer) / ça veut dire perdre des filets / ça route au coeu (398) (route au coeur coûte) de (voir) cheu (ça)

Le pêcheur n'est pas toujours le premier à venir relever ses filets :
quand on vous paumeille (399) [prononcer pommeille] / ça veut dire y en a un qu'est passé avant vous qui vous a piqué ce que vous aviez / on dit / j'ai été paumeilleu

Un nouveau témoin nous indique un autre emploi du verbe paumeiller :
ça peut se dire d'un gars qui commençe à naviguer / il se paumeille comme une petite maôve (mouette) / il tient bien la mer

Un témoin nous indique les variétés les plus courantes des poissons qu'il pêchait :
on pêchait de la roussette / de la raie / du congre / du turbot / des grêluns (400) (grêlins lieux jaunes) / on appelle ça itou des pouilleux (401) / les petits grêluns (grêlins) / <c'> est des gogneux (402) et la gogonaille (403) / c'est un mélange de petits poissons / on en fait de la petite friture

Une personne présente intervient :
nous on dit / la gogonaille <c'> est ni bon à fri (404) (frire) ni à bouilli (405) (bouillir) / c'est une expression d'Yport / ça veut dire que c'est bon à rien // mais un bon poisson / on le fait juste à l'eau / pouèl et pleume (406) (poil et plume) / qu'on dit

On nous explique ensuite la différence entre les variétés de grondins :
y a trois sortes de grondins / le rouget barbet qui est le surmulet (407) / le rouget grondin rouge le canar (408)/ et puis le gris un canaron (409)

Un témoin nous apprend comment employer différents verbes :
on caque les harengs / caquer / c'est vider par les ouies / on ébreuille [prononcer avec le eu de deux] (éviscère) le poisson / on pleume (410) (plume = enlève la peau) les roussettes / et éguigner (411) / c'est couper la tête / la guigne (412) (les ouies)

A propos du dernier verbe cité, éguigner, un témoin explique un surnom yportais :
y avait un gars qu'on appelait l'Eguigneu (413) / c'était un homme qu'avait eu un accident / il était un peu défiguré [le témoin indique son cou]

Les pêcheurs observent les bancs de poissons et les oiseaux de mer :
quand il y a un banc d'oeillets (sprats) / qu'est poursuivi par des maquereaux / ou des bars / ils montent en surface / alors les mouettes viennent manger le sprat / alors on dit / tiens / un poulier (414) (poulailler) de maôves (415) (mouettes)

Un témoin nous apprend pourquoi un poisson porte le nom qu'on lui donne aujourd'hui, anecdote que l'on nous a racontée sur toute la côte cauchoise (et qui est aussi vivante en Basse-Normandie) :
d'après les vieux / il paraît que saint Pierre a attrapé ce poisson-là comme ça [entre le pouce et l'index] / là où il y a les taches / il l'a montré à Jésus et a dit / comment s'appelle ce poisson / il a dit // il s'appelle saint-Pierre / <c'> est un saint-Pierre


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