|
[3.3.2.3] La pêche aux palangres
La pêche aux palangres est appelée
à Yport, comme dans d'autres villes de la côte
cauchoise, la pêche aux cordes. Des palangres sont
des lignes de fond auxquelles pendent, sur toute leur longueur,
des cordelettes munies d'hameçons et c'est aux palangres
que se faisait autrefois à Yport la pêche au
maquereau, au début de l'été. Les lignes
devaient être appâtées :
on dit un ha (373)
(milandre) / mais de l'as (374)
(appât) / c'est aussi un appât / on va chercher
de l'as (morceau d'appât pour un hameçon)
/ c'est une abréviation de âcure (375) (ensemble des appâts) / c'est
des morceaux de poisson qu'on coupe pour mettre sur l'hameçon
/ on dit / on va hâquer (376)
(appâter) un hain (377)
(hameçon) / parce que on dit pas un hameçon
/ on dit un hain nous les matelots on dit / un hain
à maquedias (hameçon à maquereaux)
/ un hain à bars
Un témoin évoque une sorte de chantage exercé
par un matelot sur son patron de pêche, auquel il
déclare :
vlà mnhain/ vlà
mn as (voilà mon hameçon voilà
mon appât) / si tu me paies pas un coup / j'hâque
(amorce) pas
Un témoin nous indique un bon appât :
le camesot (378)
(variété de blennie) / c'est un petit poisson
qui loge dans les trou de rocher / c'est très bon
pour hâquer (appâter) // à Terre-Neuve
/ ils pouvaient mesurer plus d'un mètre et étaient
très voraces / ils nous mangeaient nos talons de
bottes / on les appellait des stymbics (379) (poisson-loup anarrhicas lupus)
// y a aussi les frous (380)
(chabots, cottus gobio ou cottus scorpius ?) / mais
c'est pas bon pour hâquer (appâter) //
autrefois / on allait aussi satrouiller (381)
(pêcher le satrou --pieuvre) sous Antifer
Le temps d'orage pouvait être particulièrement
favorable à la pêche :
on disait / ça broque
(382) à toute pie (383)
(mord à chaque ligne) / ça veut dire que ça
mord et que ça reste croché(384)
(accroché) / les pies avant I on appelait ça
du poil de tortue [nom de la marque] / on disait / y a des
maquédiâs (maquereaux) à tous
hains / on en prenait des caeilles (385)
(carrées grandes quantités)
Les pêcheurs observaient la mer pour se diriger vers
les endroits poissonneux :
y a des rissets (386)
d'èbe (courant de marée descendante) et
des rissets de flot (courant de marée montante)
/ la cartène (387)
(rencontre des courants d'èbe et de flot)
c'est la bande blanche qui se trouve à cette rencontre
de courants / c'est souvent dans les marées de morte-eau
/ ça fait comme une mousse et le maquereau qu'était
en dessous il montait et mangeait l'oeillet (388)
(sprat) et puis nous / les plomieux (bateaux équipés
pour pêcher au plomb, c'est-à-dire à
la ligne) / quand on était dans la cartène
/ on'n'avait (on en avait) à toute
pie (à toute ligne d'hameçon)
Un témoin nous indique une précaution à
prendre pour que les llignes ne s'emmêlent pas :
on mettait un vergondier
(389) (vergandier
écarteur) / c'est un bout de bois qu'on met sur
la ligne de traîne / c'était pour empêcher
que la pie (ligne d'hameçon) s'enroule autour
de la ligne
Nous demandons des détails sur le vergondier :
avant la guerre / on employait
des ouies de baleines / puis après / on allait dans
le bois cueillir [interruption, le témoin nous demande
de le suivre dans son jardin] c'est ça [le témoin
nous désigne un fragon épineux (ruscus
aculeatus)] la tige est souple / on faisait les vergondiers
avec ça [nous demandons comment s'appelle le buisson]
c'est un vergondier
|
|
|
ERROR - Either this page is not available or this option
is not added to the list of authorized elements. |
|
|