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[3.2.5] Les coutumes et traditions d'Yport
Nous ne décrirons
pas les fêtes religieuses et coutumes yportaises
qui ont de grandes similitudes avec celles de Senneville.
Nous ne parlerons que de celles qui présentent une
tradition spécifique ou permettent d'introduire une
locution ou un terme particulier.
Noël et jour de l'an étaient autrefois de très
modestes fêtes :
j'ai pas connaissance qu'on fêtait Noël avant
la guerre / ou alors on mettait nos souliers au pied de
la cheminée / et on avait une pomme d'orange
(310) / un oignon
/ un boulet de querbon (charbon) / un poreau
(poireau) / on fêtait pas Noël // mais pour le
jour de l'an / on avait un chucre (sucre) d'orge
Le Mardi gras, les enfants frappaient aux portes, en quête
de friandises, en chantant :
carnaveu
(carnaval) / iou iou iou / je crève de seu
(soif)
Certains employaient une variante plus brève :
carnaviou (carnaval)
/ viou viou
La Saint-Martin, fête patronale, était célébrée
en juillet. Elle suivait le même rituel que dans les
autres localités de la région, avec une grand-messe
très fréquentée et une fête foraine
l'après-midi. Cependant, une tradition spécifiquement
yportaise était le gâteau fait pour l'occasion,
la tarte de la Saint-Martin :
y avait des plats à
tarte / les gens portaient leux (leurs) plats et
les marmites de crème // on faisait bouillir le lait
sucré avec la farine / quand ça avait épaissi
on ajoutait les jaunes d'oeufs / puis les blancs battus
en neige / on parfumait à la fleur d'oranger // le
boulanger mettait le fond de tarte // il emplisait
(emplissait) de crème / puis il mettait au four //
les gens en faisaient aussi bien dix ou douze chacun pour
la fête / après on les mettait sous les lits
/ sous les armoires / sur les armoires // c'était
joliment (311)
(très) bon [exclamation]
Outre pour la fête, cette tarte était de toutes
les grandes occasions :
quand on s'est mariés
/ mon père a dit / vous faites ce que vous vous voulez
pourvu qu'il y aurait du pot-au-feu puis de la tarte
de la Saint-Martin
Des chansons étaient de mise pour la fête et
on nous cite quelques paroles :
c'est la Saint-Martin / mon
cousin / les cordonniers se frisent pour aller voir la catin
du moulin / qu'a fait [une variante plus triviale est employée
par certains] dans sa cminse (chemise)
Comme dans l'ensemble du pays de Caux, la tradition, toujours
vivante aujourd'hui, voulait qu'on servît un rôti
de veau à l'Ascension. Ce que l'on attend de la consommation
de cette viande varie légèrement à
l'intérieur du pays de Caux et sur la côte :
à la compagne
(campagne) / ils disent / il faut manger du veau à
l'Ascension pour être fort au mois d'août
(312) (pour la moisson)
/ mais nous / à Yport / on dit / il faut manger du
veau à l'Ascension pour être fort toute l'année
Après le déjeuner de l'Ascension, beaucoup
d'Yportais partaient pour Etretat où se tenait une
fête foraine. Yport est la seule ville où l'on
nous a parlé d'une telle distribution aux enfants
des écoles :
le 11 novembre / on avait le
droit / à la mairie / à des mandarines
A Yport, comme dans d'autres localités, des chansons
adaptées à la commune circulent et sont toujours
vivantes (voir annexe 4). Plusieurs Yportais nous chanteront
Yportais de naissance qui comprend d'ailleurs de
nombreuses variantes dont voici un exemple :
l'Yportais / c'est notre chanson fétiche [le
témoin chante] l'Yportais de naissance / c'est un
bon rocailleux (pêcheur à pied) / qui
pêque (pêche) avec sa langue / des beaux
méluns (merlans) tout bleus
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