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Quelques notes sur les habitations de la falaise d'aval... |
A l'instar de nombreuses communes littorales, Yport possédait
des "gobes", habitations taillées dans la falaise.
Deux sites distincts sont encore bien visibles sur la falaise d'aval. |
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Le premier de
deux est mieux renseigné puisque plusieurs cartes postales
anciennes nous le présentent en détail. Il s'agit,
comme on peut le voir sur la photo de gauche, d'un habitat composé
d'un rez de chaussée et d'un étage. Au pied de la
falaise, devant la porte, un petit jardin fermé par une barrière.
On remarquera
l'ornementation des fenêtres et de la porte faites de gros
silex maçonnés. Une date sur la porte indique "1864".
Est-ce l'année de creusement des cavités ou seulement
celle de l'établissement des propriétaires ? |

Les quatres excavations que l'on distingue sur cette photo ne
sont pas naturelles. Elles furent creusées au pied de la
falaise pour servir "d'habitation,
écurie et magasin".
Au début du 20e siècle, ces quatre excavations avaient
perdu leur usage premier et servaient à entreposer les
déchets de poissons récoltés sur la plage
après leur nettoyage auxquels on ajoutait du varech prélevé
sur le rocher. Mis à pourrir, ils devaient fournir de l'engrais
vendu par la suite aux cultivateurs de Criquebeuf en Caux. Nombreuses
étaient les plaintes émanant de vacanciers qui réclamaient
des mesures pour stopper le stockage des déchets.
Un rapport
du docteur Dufour* daté d'août
1913 détaille longuement l'utilisation faite de ces cavités.
La description qu'il en donne rend compréhensible les plaintes
répétées de certains habitants :
"[...] A l'arrivage des barques
de pêche, à Yport, les marchandes procèdent
sur la plage au dépeçage des produits de la marée
; et la criée terminée, une personne préposée
à cet office recueille les déchets épars
sur le galet et les transporte dans une grotte creusée
dans la falaise à l'extrémité du boulevard
maritime.
Tous ces détritus sont versés dans une baille [n.d.a.
: un trou] où ils s'accumulent et y croupissent jusqu'au
complet remplissage du récipient, c'est à dire plus
ou moins rapidement selon l'importance des arrivages. Le moment
venu, l'adjudication des gadoues averti par qui de droit, procède
à l'enlèvement de ces immondices. L'opération
se fait à la nuit, c'est vrai, mais, m'a-t-il été
dit, il n'est pas d'heureuse fortune de croiser le cortège
qui parcourt Yport tout en long, car il laisse après lui
une trainée bien odorante. J'ai pu me rendre compte de
ces dires en allant à la grotte de la falaise. L'odeur
qui s'en dégageait n'était pas de celles qui seraient
capables d'atténuer la mauvaise réputation qu'Yport
s'est acquise sous ce rapport et qui a motivé plusieurs
fois l'intervention de notre assemblée."
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*
Le docteur Léon Dufour, médecin à Fécamp,
fut un des précurseurs de la pédiatrie. Il fonda l'Oeuvre
de la Goutte de lait en 1894, et fut un promoteur de l'usage du
biberon stérilisé. Les Musées municipaux de
Fécamp lui doivent de nombreux objets et en particulier sa
collection de biberons anciens.
Le rapport dont il est question ici provient des archives municipales
d'Yport. Daté du 29 août 1913, il est adressé
par le sous-préfet au maire d'Yport suite à une plainte
du maire de Criquebeuf en Caux.
Important : Ces lieux sont dangereux et interdits d'accès
par arrêté municipal.
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...la falaise
d'amont...  |
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